Un porte-parole de Facebook a fait savoir que la société a toujours banni les individus ou les organisations qui promeuvent ou se livrent à la violence et à la haine. Il a ajouté que le processus d’évaluation de ces individus est complexe et pour prendre cette décision, la société avait examiné leurs différentes actions et déclarations, notamment s'ils ont appelé directement à la violence à l'encontre d'une catégorie de personnes.
Pendant des années, Alex Jones pour ne parler que de lui, avait utilisé sa chaîne Facebook pour propager l’idée que la fusillade de Sandy Hook, au cours de laquelle 20 enfants étaient morts, était un canular et les adeptes de Jones ont pris l'initiative de harceler les parents des enfants assassinés. Actuellement, il est poursuivi pour diffamation par 10 de ces familles. Jones et son média InfoWars avaient déjà été bannis de Facebook en août 2018, mais avaient maintenu une présence sur Instagram qui appartient à Facebook. Mais ce jeudi, Facebook a été très claire et a précisé que cette mesure s'appliquera également sur Instagram.
La décision de Facebook intervient dans le contexte d'une vague de violence d'extrême droite au cours de la dernière année, notamment des tirs à Pittsburgh, à Christchurch en Nouvelle-Zélande et à Poway en Californie. Dans les deux derniers cas, les tireurs présumés ont utilisé Facebook Live pour diffuser leurs attaques. Face à tout ceci, Facebook qui résiste depuis des années à adopter une position plus agressive vis-à-vis de l'extrémisme, subit de plus en plus de pression pour limiter la façon dont sa plate-forme est utilisée par des groupes et des individus haineux.
On pourrait donc comprendre cette décision de la société de supprimer les groupes, les pages et les comptes créés pour représenter les individus bannis ainsi que les événements Facebook auxquels ils participent. C'est le cas d'Angelo Carusone, président de Media Matters, une organisation libérale qui plaide depuis longtemps pour davantage de répression contre la suprématie blanche. Ce dernier a déclaré : « Le moment choisi n'est jamais un hasard. En réalité, des gens se font tuer. Il y a des fusillades et des meurtres de masse qui sont clairement liés à des idées comme le génocide blanc, qui alimentent la radicalisation. Les conditions ont changé. Lorsque vous avez ces moments catalyseurs énormes liés à des conséquences réelles, cela oblige Facebook et les autres à regarder dans le miroir ».
Certaines des personnalités bannies ont annoncé à leurs followers leur bannissement en les invitant à les suivre sur les autres plate-formes sociales. Des critiques ont laissé entendre que cette annonce de Facebook était conçue pour générer une publicité positive pour la société, qui a toujours été lente à agir sur ces questions et à ne prendre des mesures qu'après avoir subi des pressions du public. Il ne reste qu'à espérer que Facebook ait retenu la leçon et s'engage sincèrement à désormais réagir à temps.
Source : CNN
Et vous ?
Pensez-vous qu'il s'agisse d'une bonne mesure anti fake news ou d'une atteinte à la liberté d'expression ?
Voir aussi :
Dans la foulée du scandale Cambridge Analytica, Facebook bannit une nouvelle application de sa plateforme, mais la décision frise l'abus
Facebook bannit les sites hébergeant des plans numériques pour l'impression 3D d'armes à feu, car cela violerait ses normes communautaires
Comme Facebook, Google bannit les publicités relatives aux cryptomonnaies en vertu de nouvelles règles qui vont entrer en vigueur en juin 2018