En 2015, Google a commencé à limiter l’usage du plug-in Flash sur son navigateur Chrome. D’abord, cela s’est traduit par l’exécution de moins de contenus Flash dans les pages web afin de limiter les ressources énergétiques consommées par l’affichage des animations Flash. Dans la même année, la firme de Mountain View a encore poussé la limitation en mettant en pause les vidéos qui ne sont pas au centre des pages web et qui sont jouées automatiquement. En 2016, Google a remplacé tous les éléments exécutés naguère par flash avec HTML5. Il faut souligner qu’il n’y a pas que Google qui s’est résolu à abandonner Flash. Aussi bien Mozilla que Microsoft ont également entrepris la même démarche depuis des années.
Face à toutes décisions de se débarrasser de Flash, Adobe, l’éditeur de Flash s’est lui-même résigné à soutenir son plug-in et a annoncé en 2017 qu’il mettra fin au support de Flash à partir de la fin de l’année 2020.
Flash bloqué par défaut
La messe est donc dite. Toutes les initiatives des éditeurs d’applications ne feront que précipiter Flash dans la tombe. Depuis hier, Chrome 76 est de sortie. Dans cette nouvelle version du navigateur de Google, plusieurs améliorations ont été ajoutées. Parmi ces mises à jour, l’on note encore une fois des limitations de Flash dans le navigateur. Avec Chrome 76, Flash est désormais bloqué par défaut. Cela signifie que si un utilisateur avait autorisé l’activation de Flash dans la version précédente qu’il utilisait, cette autorisation est ignorée dans Flash 76.
Toutefois, il est possible aux utilisateurs d’activer Flash dans les paramètres du navigateur (chrome://settings/content/flash). À noter que si vous voulez toujours activer Flash dans Chrome 76, il va falloir le faire pour chaque site après chaque redémarrage du navigateur.
Un mode incognito non détecté par les sites web
Au-delà de ce changement concernant Flash, Chrome 76 résout également un problème concernant la détection du mode incognito. Le mode incognito ou mode privé sur Chrome permet, une fois activé, de naviguer de manière privée sur la toile. Cela signifie que l’historique de navigation, les cookies, les données de sites et les informations saisies dans les formulaires ne seront pas enregistrés par Chrome. En principe, les sites web ne devaient pas pouvoir détecter qu’un utilisateur a activé ce mode qui lui permet de ne pas être suivi sur le web. Mais l’API FileSystem permet depuis des années aux sites de détecter ce mode. Cette nouvelle version de Chrome vient donc corriger ce bogue.
Amélioration du côté des Progressive Web Applications
Dans Chrome 76, une amélioration a également été apportée du côté de la gestion des applications web progressives (abrégées PWA en anglais). Nous rappelons qu’une application web progressive est une application constituée de pages web, mais qui peut apparaître sur le poste client comme une application native ou une application mobile. Dans Chrome 76, lorsqu’un site répond aux critères d’installation d’une PWA, Chrome affiche un bouton d’installation dans la barre d’adresses indiquant à l’utilisateur que l’application PWA peut être installée sur le système de l’ordinateur portable ou de bureau.
Sur un appareil mobile, Google Chrome affiche une mini-barre d’informations la première fois qu’un utilisateur visite un site qui répond aux critères d’installabilité de la PWA. Il suffira à l’utilisateur de cliquer sur le bouton d’installation pour installer l’application sur la page Home du mobile. Si le développeur souhaite toutefois ne pas faire afficher cette mini-barre, Chrome 76 ajoute des fonctions pour le faire. Pour cela, il faudra appeler la méthode preventDefault() sur l’évènement beforeinstallprompt().
Prise en charge automatique du mode sombre
Avec Chrome 76, le mode sombre ou thème sombre est désormais pris en charge. Si vous installez par exemple Chrome 76 sur un ordinateur Mac et que le mode sombre est défini par défaut, il est maintenant possible aux développeurs de sites d’utiliser les fonctionnalités de Chrome 76 pour afficher leurs sites en fonction du mode utilisé sur le système de l’utilisateur. Pour ce faire, il va falloir utiliser la requête ci-dessous :
Code CSS : | Sélectionner tout |
1 2 3 4 5 6 | @media (prefers-color-scheme: dark) { body { background-color: black; color: white; } } |
En dehors de ces changements, nous avons plusieurs autres améliorations pour lire les Blob, prendre en charge des images avec l’API presse-papiers asynchrone, accroître l’analyse de JSON et plus encore.
Source : Chromium, Google, Twitter
Et vous ?
Que pensez-vous de cette nouvelle mouture de Chrome ? Répond-elle à vos attentes ?
Quels commentaires faites-vous du blocage de Flash dans Chrome 76 ? Google devrait-il supprimer définitivement ce plug-in ? Ou devrait-il reporter le plus loin possible l'abandon de Flash ?
Quels sont les changements que vous avez aimés ou détestés dans cette version de Chrome 76 ?
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